Auguste Badin

auguste_badin.jpgEn 1829, avait été célébré le mariage de Jean Antoine Badin, cultivateur, et de Victoire Julie Vindras. L’année suivante ils eurent un fils, Auguste Amand. Cette famille paysanne, filant à la main durant l’hiver, fut obligée de quitter leur chaumière de Bréthel, à cause de la concurrence des filatures pour venir se fixer à Barentin, en 1842. Le père fut embauché comme acheteur de lins à la filature Colombel, filiale d’une usine située à Dénestanville. La filature de Barentin était dirigée depuis 1840 par Adolphe Dutuit, son locataire.

Auguste entra comme simple rattacheur. De 1845 à 1846, il passa par tous les ateliers. Contremaître des rattacheurs, puis surveillant, il devint directeur de l’usine en 1847. Fin 1851, M Dutuit quitta son emploi et M Colombel offrit à Auguste Badin de lui louer son usine qui comptait une vingtaine d’ouvriers. Cette filature de lin était alors dotée d’une pompe à feu depuis 1847. En 1855, une partie de l’édifice s’effondra.
Auguste Badin fit réparer le bâtiment et le 28 juin 1859, il était autorisé à utiliser dans sa filature de lin comptant plus de 400 ouvriers, deux chaudières totalisant 11.220m³ et deux machines à vapeur de douze chevaux chauffées à la houille. La cheminée faisait trente mètres.

En 1860, au décès de M Colombel, Auguste Badin acheta sa filature, puis les petites fabriques équipées de moulins situées aux alentours. Trois ans plus tard, Auguste Badin entreprenait la réalisation d’une filature voûtée et installait une blanchisserie de fil de lin.

En 1871, une cheminée de 90 mètres, l’une des plus hautes du département, dominait le chantier de la filature de coton dont la construction avait été retardée par la guerre.
La filature en rez-de-chaussée, dont le bâtiment principal occupait plus d’un hectare, recevait 104.000 broches. En 1897, elle était l’une des plus importante de France.

En 1881, Auguste Badin fut élu maire de Barentin, il assuma cette fonction jusqu’en 1908. A partir de 1883, Auguste Badin fut secondé par son fils Georges qui devint son associé en 1893, dans la société en nom collectif : « Auguste Badin et fils ».

En 1895, une filature de jute de 4.000 broches fut adjointe à la filature de lin.
Le samedi 16 octobre 1897 fut célébré le cinquantenaire industriel du fondateur, cette commémoration qui donna lieu à la construction de la Tour du Cinquantenaire, dans la filature de lin.
Vers la fin du XIXème siècle, sur 160.448 broches barentinoises, les établissements Badin en réunissaient 100.000 pour le coton et 15.000 pour le lin, le chanvre et le jute.

En 1900, le lin fonctionnait avec 1.000 personnes et le coton avec 1.100. La filature de lin employait annuellement 6.000 tonnes de matière brute et le coton 4.200 tonnes. La consommation annuelle de charbon était de 15.000 tonnes. Le montant annuel des salaires des deux filatures se chiffrait à 1.850.000 F.
Le 1er janvier 1910, en pleine activité, il s’écroula frappé par la maladie et il dût céder à son fils Georges, son associé depuis 1893, la direction de ses établissements.
Le créateur des usines de Barentin mourait en 1917.

Source de la photo d'Auguste Badin : Ministère de la culture.