La filature Badin en liquidation judiciaire !

Une page de l'histoire de Barentin se tourne :

La filature Badin en liquidation judiciaire !

cheminee_badin.jpgPendant longtemps, quand on disait « Barentin », on disait « Badin », et vice-versa.
Les commerces, les écoles, les spectacles, les sports, l'hôpital, l'orphelinat, etc., tout ne vivait qu'au rhytme imposé par Badin suivant une loi non-écrite proposée par Auguste Badin (1830-1917) : le paternalisme industriel.

Il n'y a pas si longtemps, Michel Bentot, maire de Barentin, lors de l'inauguration d'une expo, disait : « Barentin est riche de son passé industriel, de sa mémoire ouvrière... ».
Cette mémoire ouvrière va s'effacer petit à petit : La filature Badin-Sartel, qui comptait encore 62 salariés, a été mise en liquidation judiciaire mardi soir par le tribunal de commerce de Rouen.
C'est tout un pan de l'histoire textile de la vallée de l'Austreberthe qui s'est écroulé !

Depuis la mi-décembre, l'entreprise spécialisée dans la fabrication de fil couleur coton ou acrylique ne produit plus. Ses carnets de commandes sont vides. Depuis septembre 2007, les 62 salariés, qui ont souvent trente ans ou plus d'ancienneté, sont au chômage technique.
Réactivée en 2003 sous le nom de Badin-Sartel après une faillite, l'usine de Barentin souffre d'une baisse des ventes, les clients préférant se fournir en produits fabriqués plutôt que d'acheter du fil. C'est la même situation que celle rencontrée il y a près de deux ans par la filature Gailliard à Barentin qui a fermé avec près de 80 salariés sur le site, puis Deren, autre pan industriel de l'histoire de la filature à Barentin.

« Tout n'est pas forcément perdu. Il y a la possibilité de trouver un repreneur. Mais je n'y crois pas », a déclaré Nathalie Leboucher, directrice du site de Barentin, qui indique que la filature en France est une activité sinistrée, même si quelques-unes continuent encore à se battre.

Et maintenant ? Tout le combat des syndicats va être d'obtenir pour les soixante-deux salariés le meilleur plan social possible. Chez Badin, le personnel ouvrier a plus de trente ans d'ancienneté, et la moyenne d'âge est de 45 ans. Il ne va pas être facile de les reclasser. Beaucoup de salariés n'ont connu que la filature, leurs parents, leurs grands-parents y ont travaillé, on entrait chez Badin, comme on entrait dans les ordres, pour la vie, et cela dès l'âge de 14 ans, et, si elle ferme, leur espoir de reconversion est faible.

La dernière filature de la vallée de l'Austreberthe va perdurer encore quelques semaines puisque le tribunal a donné l'autorisation de poursuivre l'activité durant trois mois.

Commentaires

1. Le vendredi 29 février 2008, 19:17 par renault

Reprenez votre entreprise vous-mêmes ! En coopérative par exemple... des spécialistes, et des salariés qui l'ont fait, localement, peuvent vous y aider. N'écartez aucune piste.
Bon courage à vous tous.
Solidairement.
S.R.

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1. Le vendredi 11 janvier 2008, 11:53 par Comme une 76

Mort de la dernière filature de la vallée de

La filature Badin en liquidation judiciaire ! La filature Badin-Sartel, qui compte soixante-deux salariés, a été mise en liquidation judiciaire mardi soir par le tribunal de commerce de Rouen. Les vastes bâtiments en briques rouges de la filature...